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3ème intervention
de Rodolphe


  

Colombes, le 13 février 2003
  
  
Bonjour !
  
J'ai bien reçu vos réponses. Elles sont riches et intéressantes. Mais elles ne vont pas toujours dans le même sens. Il va donc falloir faire des choix. Comme par exemple sur les prénoms de nos personnages. Cela n'a pas une importance capitale, mais quand même... Voilà ce qu'on va faire : pour choisir ceux-ci, on va voter. Chaque classe choisira le prénom qu'elle préfère. Vous me transmettrez vos choix. J'additionnerai les voix (plus une: moi aussi, je vote !) et les prénoms qui obtiendront le meilleur score seront définitivement adoptés.
Voici donc notre point n°1 :
Choisir entre :
-Léo ou Thibaud
-Francine ou Sophie
-Gina ou Carole
-Alex ou Ralph
-Max ou Martin
Les prénoms sont volontairement différents les uns des autres et courts (pas de Louis-Ferdinand ou de Marie-Catherine parce que trop longs). D'ailleurs quand les prénoms sont longs, vous utilisez des diminutifs ! Vous savez ce que c'est, un diminutif ?
En ce qui concerne nos personnages quelques petites précisions ont encore été apportées. On sait dorénavant que Francine n'est pas mode, mais qu'elle est mince et assez solitaire, que Léo est non seulement rigolo mais maladroit, et que Gina qui elle est très intéressée par la mode, est blonde et ressemble un peu à une poupée Barbie !
  
Deuxième point : le Directeur.
Là pour son nom, pas de vrai problème. On va tout simplement l'appeler par sa fonction : Monsieur le Directeur.
Pour ce qui est de son apparence physique, il a fallu trancher entre ceux qui le voyaient grand, petit, gros ou mince. La majorité va dans le sens d'un homme de petite taille et fluet (tiens: un mot difficile: à chercher dans le dictionnaire). Il a peu de cheveux (voir pas du tout), de gros sourcils, des costumes sombres, et il fait un peu peur aux élèves... Une classe ajoute par ailleurs qu'il aurait à côté de ça un petit faible, une petite tendresse, pour la maîtresse de la classe de Francine. Pourquoi pas. Ça peut être rigolo…
  
Troisième point : la maîtresse.
L'important, comme je vous l'ai expliqué, c'est de créer des personnages bien différents les uns des autres. Aussi, si notre directeur est sévère, il est préférable d'inventer une maîtresse qui soit gentille et agréable. Choisissons alors quelqu'un qui soit un peu son contraire. Il est relativement âgé, elle est plutôt jeune. Il a les cheveux sombres, elle les a clairs. Il a une expression un peu sévère et autoritaire, elle est agréable et souriante, il s'habille de vêtements austères, elle porte des jupes claires et gaies.
Et surtout: c'est une bonne enseignante : elle aime ses élèves, et ceux-ci l'apprécient et la respectent.
En ce qui concerne son nom (ou son prénom) là encore il va falloir choisir. On parle de Chantal Dubic, Martine Ducret, Mlle Farouche (un peu dur à porter comme nom pour une jeune femme très douce), Marie-Claude, Carmen (un peu ennuyeux car porté souvent par des gitanes), Isabelle, Nadine, Joey Stelid ou Madame Shtrudolf (difficile à prononcer !) Moi j'ai un petit faible pour le "Mademoiselle Hirondelle" que propose une des classes. C'est joli et original, et facile à retenir. Qu'en pensez-vous ? (C'est le point n°2)
  
Autre domaine sur lequel vous avez (bien) travaillé: les Gitans.
Je ne vais pas reprendre ici tout ce que vous dites. L'essentiel est qu'il s'agit d'un peuple de nomades qui circule à travers l'Europe, généralement à bord de caravanes, et que les populations des pays qu'ils traversent ne les accueillent pas toujours très bien en raison de la réputation qui leur est faite de chaparder. Mais ils sont par ailleurs appréciés comme artistes, musiciens (guitaristes) et mages (diseuses de bonne aventure, guérisseurs etc).
  
Partant de là, il nous est facile de comprendre l'arrivée de Gipsy dans la classe.
Ses parents se sont installés provisoirement dans un camp (autorisé) pas loin de l'école, et comme il est obligatoire que les enfants aient une scolarité, ils l'ont inscrit dans la classe de Léo et Francine.
Allant de pays en pays et d'école en école, il semble donc assez normal, qu'il parle moins bien le français et ait de moins bons résultats scolaires que les autres (sans être moins intelligent pour autant !).
Il est important d'insister comme le font plusieurs classes sur les pratiques magiques qui ont cours chez les Gitans, car celles-ci nous seront bientôt très utiles. Gipsy n'a pas les moyens d'acheter ces cartes dont vous parlez et qui valent très cher, mais on peut penser qu'un jour (pour montrer qu'il n'est pas idiot) il emprunte les cartes divinatoires de sa mère (qui est diseuse de bonne aventure) et les apporte à l'école...
C'est là un point important dans la suite de notre histoire et sur lequel il va falloir bien réfléchir ! Pour cette question-réponse (point n°3), vous allez essayer - de vous renseigner sur les cartes qu'utilisent les magiciens pour lire l'avenir. Il y a notamment un jeu qui s'appelle le "Tarot divinatoire". En avez-vous déjà entendu parler ? Demandez autour de vous. Cherchez voir dans les encyclopédies. Essayez de voir à quoi il ressemble, que représentent ses cartes (arcanes), quel pouvoir elles sont censées avoir....
A propos de cartes, bravo là encore pour toutes les informations que vous me communiquez (et mêmes des documents !) concernant leurs noms, leurs prix, là où on les achète, ce qu'elles coûtent, comment on joue avec etc...
Plusieurs d'entre vous suggèrent qu'en fait on ne parle pas d'un jeu précis, mais qu'on en
invente un, qui ressemble sans doute un peu à ceux existant, mais qui soit le nôtre. Celles qui ont le plus travaillé dans ce sens, ce sont les classes de Murielle Stroelé Morel et de Betty Riedweg qui ont défini, inventé un véritable jeu.
C'est vraiment un beau travail qu'elles ont fait. Je vais en faire une copie et vous l'envoyer avec cette lettre. Vous lirez, réfléchirez et donnerez vos commentaires.
Pour ma part je trouve que ce "Jasenco" (c'est le nom de leur jeu / titre peut-être améliorable ?) est une très bonne idée.
La réponse à cette dernière question, et les commentaires se feront sous le point n°4.
En ce qui concerne les premiers mots échangés entre Francine et Gipsy, deux précisions :
D'abord, cette conversation a lieu en classe, à voix basse (la maîtresse est hostile aux conversations pendant ses leçons) et non, plus tard, dans la cours de récréation. Elle se poursuivra à ce moment-là, mais c'est là autre chose. Deuxièmement, on considérera que même s'il parle mal le français, Gipsy néanmoins le parle et le comprend, faute de quoi notre histoire serait bien difficile à raconter ! Restent alors, dans vos courriers, les propositions suivantes :
-" Salut, je m'appelle Francine ! On se reverra tout à l'heure à la récréé" (bien, mais court !)
-"Salut, comme ça tu t'appelles Gipsy? C'est un drôle de nom! D'où viens-tu?" (un peu "rentre-dedans"?)
-"Bonjour..Je...Heu...Je m'appelle Francine...Et toi?" (bien parce qu'hésitant et volontairement un peu maladroit, mais court. Il faudrait alors envisager une suite à ce dialogue) Une suite nous en avons une, justement, proposée par la classe de Raymond Jeanneret :
"Bonjour, dit Francine en rougissant.
"Bonjour heu..., répondit Gipsy en bégayant.
"Je m'appelle Francine, chuchota-t-elle.
Pendant un moment, il n'y eut plus de bruit.
"De quel pays viens-tu ? demanda Francine curieusement."
Voilà. Pour notre point n°5, je vais vous demander à tous de retravailler sur cette séquence dialoguée. C'est là une chose importante à savoir, que les écrivains retravaillent (souvent plusieurs fois) la même scène, jusqu'à ce qu'elle leur semble bonne Vous allez donc imaginer à nouveau cette séquence: le directeur a fait entrer Gipsy, l'a présenté de quelques mots, puis est reparti. Gipsy s'est assis à la place que lui a désignée la maîtresse (près de Francine) et celle-ci a repris sa leçon.
Imaginez quel peut-être le sujet de la leçon. Trouvez quelques phrases que prononce la maîtresse. Imaginez, à côté de ce que dit celle-ci, la conversation à mi-voix qui s'engage entre les deux enfants.
Réfléchissez d'abord au ton qui sera le leur (intime, timide, gêné ?), réfléchissez ensuite au contenu de leur échange. Pourquoi Francine entame-t-elle la conversation ? Parce que ce garçon semble perdu et triste ? Parce qu'elle le trouve gentil et qu'elle aimerait s'en faire un ami ? Parce que ses vêtements, son accent, son allure l'intriguent et qu'elle voudrait en savoir d'avantage?"
Une fois que vous voyez un peu plus clair là-dedans, essayez de construire un petit dialogue d'une dizaine de lignes ! La leçon de la maîtresse peut d'ailleurs interférer (voir dico) à l'intérieur de celui-ci ! Par ailleurs, il n'est pas toujours indispensable de faire de grandes phrases : de petits mots simples "sonnent" souvent plus justes !
Enfin, pour notre dernier point (point n°6), je vais vous demander un travail de conception et d'imagination. Avec le point 5, nous précisons ce qui se passe dans la classe. Laissons un peu de temps passer et retrouvons-nous maintenant dans la cour de récréation. Pas question, cette fois-çi de travailler à ce que les enfants se diront précisément entre eux (dialogues). Simplement essayons d'imaginer de façon large, générale, ce qui va se passer... Je vous donne quelques pistes...
Le groupe de "méchantes" filles snobe Gipsy, l'observe en ricanant, se moque de lui...
Les "méchants" garçons, eux l'ignorent. Il ne les intéresse pas. Ils jouent avec leurs cartes...
Gipsy d'abord seul est rejoint par quelques "bons" curieux qui viennent lui poser des questions.
Mais à un certain moment, il faut inventer quelque chose qui provoque une rencontre entre les deux groupes ("bons" et "méchants"). Exemple ?
Gipsy involontairement bouscule Alex ? Et Max le frappe ? Et Gipsy se défend ? Et monsieur le directeur arrivant à l'impromptu et voyant Gipsy se battre, punit celui-ci ?
C'est une piste... Il y en a sûrement d'autres...
  
Ce qu'il faut c'est créer pendant cette première récréation ce qui sera le coeur (on dit parfois "la dramaturgie") de notre histoire. Ensuite, on ne fera que la reprendre, l'étoffer, la développer. Notre histoire de cartes (les "vraies" cartes magiques de Gipsy opposées aux cartes "jeux" des autres enfants) en sera l'illustration directe.
  
Là, pour ce travail, le plus simple sera d'envisager une suite de petites saynètes (aie: encore un mot difficile), de brèves séquences, définies en quelques mots et placées en ordre : de l'arrivée dans la cour, ou même de la sortie de la classe, au retour dans celle-ci.
C'est pas facile, hein, d'inventer une histoire (qui marche bien) et d'écrire un livre ?
  
Je vous embrasse !
Au mois prochain !
 

  

PS : Je n'ai, cette fois, pas cité à chaque fois le nom des maîtres et des classes à qui l'on devait telles ou telles bonnes idées! Parce que c'est long et compliqué à faire et que ça me prend beaucoup de temps! Et aussi parceque TOUTES les classes ont apporté de bonnes idées et que TOUTES font un bon travail!
  


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