BATAILLE DES LIVRES  <  ACTIVITES PROPOSEES  <  ATELIERS D'ECRITURE  <  ATELIER DE RODOLPHE
Pour revenir au sommaire de l'atelier de Rodolphe.

Seconde intervention
de Rodolphe


  

Colombes, le 15 Janvier 2003
   
  
Bonjour à tous ! Et bonne nouvelle année !
  
On a dû, pour lancer au plus vite notre travail d'écriture sur le livre, accélérer un peu rapidement, et certaines classes n'ont pas eu le temps de répondre dans les délais prévus. Ce n'est pas grave. Par la suite, on essayera d'aller tous un petit peu plus vite de façon à ce que tout le monde puisse répondre et participer !
Merci néanmoins aux classes de Françoise, Dominique, Betty, Jacqueline, France, Anne, Catherine, Vincent, Jacques qui ont été les premières à reprendre "la balle au bond" (Tiens : qu'est-ce que signifie cette expression ?)
  
Autant vous dire tout de suite que ce premier échange me semble très fructueux et que je suis très content du travail que vous avez commencé.
Savez-vous que grâce à celui-ci, il y a des choses qui maintenant se sont bien précisées, et qu'il y en a même certaines qui sont maintenant au point.
Le choix de la saison, par exemple. C'était notre question N°3. Or les réponses à celle-ci ont été (presque toutes) dans le même sens : l'hiver !
Et les arguments donnés étaient très pertinents (Tiens : que veut dire ce mot ?)
  
Voilà ce que nous dit la classe de Dominique Bussien, de Genève :
On a choisi l'hiver parce que :
- C'est à ce moment que les cartes sont à la mode.
- II pourrait ne pas y avoir de neige, les cartes de Gipsy pourraient transformer la pluie en neige.
- Il peut avoir froid à cause de ses habits. Les autres ont des gros pulls, des habits chauds.
- II ne connaît pas les jeux d'hiver (boules de neige, bonhomme de neige) car il
vient d'un pays chaud, alors il est tout seul dans son coin.
- Par contre, on peut moins sortir.
- II y a Noël et Nouvel-An, les autres ont reçu des cadeaux qu'ils ont ramenés à l'école. Ils se moquent de lui car il n'en a pas. Il n'a pas reçu de cadeau, car il ne connaît pas le père Noël et n'a pas fait sa liste.
- Comme il ne connaît pas la neige, il y a l'attrait de la découverte.
  
Les élèves de la classe de Vincent Gremaud sont d'accord et ajoutent :
"En hiver, il fait froid, les enfants lancent des boules de neige dans la figure de Gipsy. Ils le poussent sur la glace, ne l'acceptent pas pour faire des bonshommes de neige. En hiver, il fait vite nuit et ils font peur à Gipsy"
  
Les enfants de Belfaux (classe de Jacqueline Despont) sont également d'accord pour situer notre histoire en hiver parce qu'il "permet la solidarité face au froid", souligne les différences qui peuvent exister entre les enfants via la valeur des cadeaux qu'ils reçoivent et les moyens dont disposent leurs parents pour les envoyer en camp de neige. Cette classe dit encore (et elle a fichtrement raison !) : "L'hiver nous paraît plus "maléfique" à cause de la brume, de l'obscurité..."
Alors d'accord pour l'hiver ?
(même si la classe d'Anne Perréaz (Collège de Chailly) développe un joli argument poétique en faveur de l'automne : "Les cartes peuvent s'envoler avec les feuilles mortes").
  
Autre point qui s'est bien précisé: le début de notre livre (question 5). Presque tous sont
d'accord pour que l'histoire commence avec l'arrivée de Gipsy à l'école, et plus précisément au moment où le directeur "présente un élève bohémien qui s'appelle Gipsy et qui n'a pas l'air d'aimer trop l'école" (classe 5-6P de Françoise Sallin).
  
Le directeur pourrait tout à fait dire (comme le suggèrent les élèves de la classe 3-4P de Vincent Gremaud) :
"Un petit garçon arrive aujourd'hui dans notre école. Il s'appelle Gipsy."
Ou encore:
"Aujourd'hui nous allons recevoir un nouvel élève qui s'appelle Gipsy"
  
Mais pour les tous premiers mots (les trois premiers!) du livre, je suis assez séduit par la proposition de la classe de Betty Riedweg, à Versoix :
"TOC TOC TOC"
Un bon début, vous ne trouvez pas ?
  
Par contre, je ne crois pas que ce soit utile (ni réaliste) que les parents du nouveau venu apparaissent. Ni que ce dernier amène une chèvre avec lui (Ça fait un peu "gag", non ?).
  
  
Bien. L'école, maintenant, et la cour de récréation (questions 1 et 2). Vous avez tous fait un bon travail en me donnant beaucoup d'indications sur la description de votre école: l'endroit où elle se trouve, le nombre et la taille des bâtiments : la forme de sa cour de récréation et les jeux qu'on y trouve, votre salle de classe, le nombre de bureaux et d'élèves...
Comme vous le savez, il n'y en a pas deux qui sont pareilles. Et la nôtre, celle de l'histoire, on va l'inventer, en prenant des petits morceaux de l'une et de l'autre!
  
Certaines semblent très belles et très riches, d'autres moins...
"Notre école comporte douze belles grandes classes" dit un groupe d'élèves. "Avec des salles d'ordinateurs et beaucoup d'imprimantes", ajoute un autre.
Mais d'autres parlent du bâtiment où est leur classe en disant : "II est blanc sale, avec plein de tags".
II y a aussi l'environnement qui change. Certains par leurs fenêtres voient des montagnes ou des forêts ; d'autres, en ville, des toits d'usines ou de maisons...
Pour construire cette école, je vais donc - si vous le permettez - prendre des bouts de chacune des vôtres, et des descriptions que vous en faites, pour les assembler ensemble.
Et puis, j'ai trouvé des petits détails qui pourraient bien nous servir plus tard. Le Dinosaure de la cour de récréation de l'école de Belfaux me semble marrant et original. La boîte aux lettres que, dans la même école, le maître a créée pour les élèves est également quelque chose de sympa et qui peut servir à notre histoire.
Une autre classe parle d'un "panneau de conseil de classe" sur lequel figurent des propositions, des plaintes, des remerciements, etc... Il pourrait bien nous être utile, ce panneau : vous ne croyez pas ?
  
Venons-en maintenant aux personnages (question 4). Vous avez, pour la plupart d'entre vous, pas mal d'idées sur eux. Comme vous avez présenté (inventé) en moyenne 4 ou 5 personnages par classe, on ne va pouvoir les citer tous, et je vais plutôt essayer d'en faire une synthèse (Qu'est-ce que c'est, une "synthèse" ?)
  
Déjà, il faut se rappeler les points suivants :
- les personnages ne doivent pas être trop nombreux (5 ou 6 maximum) dont 2 ou 3 importants.
- ils doivent être différents les uns des autres : par leur caractère et leur façon d'agir, par leur aspect physique (grand, petit, mince, rond, blond, brun etc) et enfin par leur prénom (éviter d'avoir à la fois Jean et Jeanne. Alex et Axel etc.)
  
Pour les besoins de notre histoire, on va les séparer - au départ - en deux groupes :
- les "gentils" (qui auront un bon "à-priori" sur Gipsy)
- les "mauvais" (qui au départ lui sont hostiles)
Plus tard, à la fin de l'histoire, on fera en sorte de les mélanger et de faire comprendre que des vraiment "méchant-méchant" ça n'existe pas à votre âge...
  
Mais reprenons au début : pour ne pas faire de jaloux, on va créer à peu près autant de garçons que de filles. D'accord ? Et à peu près autant de blonds que de bruns (sans oublier les roux, mais un peu moins peut-être car ils sont statistiquement plus rares !).
  
Pour jouer les contrastes (tiens: et ce mot, que veut-il dire ?), l'ami le plus proche de Gipsy pourrait bien être une fille. Et blonde ou rousse pour faire rupture avec ses cheveux noirs à lui.
J'aime bien à ce propos ce qu'on dit d'une certaine FRANCINE : "Elle porte des lunettes, elle a les cheveux bruns (on les transformerait en brun clair ou roux), des yeux verts, elle est gentille, petite et elle a surtout un sourire radieux."
On pourrait ajouter à FRANCINE, la barrette rouge de LUCIE, son côté un peu timide, calme, et son amour de la lecture.
Comme elle est calme et timide, elle est un peu à l'écart de la classe, et elle n'a pas d"'inséparables" ni même de bons camarades ou amies.
Du côté des "bons" du début, il nous faut un autre personnage, un garçon.
J'aime bien le LEO que proposent certains d'entre vous. Voilà ce qu'ils en disent :
"LEO est petit (pas trop quand même/ FRANCINE est déjà petite, alors...) rigolo, malicieux, toujours content. Il aime bien faire des farces. Il a plein de copains parce qu'il est gentil (et drôle). II fait même rigoler le maître et parfois il est puni..."
  
Passons maintenant chez les "mauvais". Il y a dans vos descriptions, deux petits groupes qui me plaisent bien. Un de filles, un de garçons.
Commençons par les filles. Une classe parle d'une certaine GINA comme d'une "fille très propre qui avait peur de tous les insectes et qui ne touchait à rien de sale (ou qu'elle imagine pouvoir être sale à voir idée de "phobie"). Gina avait trois copines (deux suffiraient) qui la suivaient partout et qui cherchaient à l'imiter car c'était elle la chef du groupe".
Pour les garçons, je proposerais une synthèse (Ça y est: vous savez ce que ce mot veut dire?) de différents personnages que vous proposez.
Il pourrait s'appeler ALEX, être plutôt grand, bien habillé, bien élevé, bien poli, bon élève, mais en réalité sournois et parfois méchant.
Il est suivi d'un autre garçon qui ne lui ressemble pas du tout (mais pourtant ils forment une drôle d'équipe).
  
Une classe (école Ami-Argand) propose pour ce rôle, un certain MAX qui me semble pas mal du tout! Ecoutez :
"MAX est la terreur de la classe. Il est gros. Il est roux (ça non: Francine l'est déjà ). Il a le
visage rond et porte des vêtements tout serrés (parce qu'il est un peu "enveloppé" sans doute?). A la cantine, il jette des boulettes sur ses camarades ; à la gym, il fait des choses horribles..."
Voilà donc ce qui pourrait bien représenter les bases de nos personnages.
  
Nous allons leur donner des numéros:
1/ FRANCINE
2/ LEO
3/ GINA
4/ ALEX
5/ MAX
Et chacun va réfléchir un peu sur ces personnages. Voir si leur prénom leur convient (ni
trop moderne, ni trop rétro, et qui ne se ressemble pas entre eux) et proposer (éventuellement) de petites modifications ou précisions à leur aspect et leur caractère.
  
Il y a encore deux personnages dont on n'a pas encore parlé. On ne sait pas encore s'ils auront un rôle important dans l'histoire, mais il faut de toute façon les créer et les nommer : il s'agira d'une enseignante (la maîtresse, institutrice, professeur de la classe), et d'un directeur d'école. Là encore, vous voyez, on va essayer de jouer la différence...
  
Essayez donc, en quelques mots, de les typer l'un et l'autre (N°6 et N°7) et de leur inventer un nom.
  
  
Maintenant, il va s'agir de préparer la suite de notre histoire, et pour cela j'ai besoin que vous vous documentiez sur deux points :
  
Le premier concerne GIPSY. Je vous ai dit qu'il était gitan. Alors qui sont les Gitans. D'où viennent-ils ? Comment vivent-ils ? Quels sont leurs modes de vie, leurs métiers, leur culture, leur langue etc... Et qu'est-ce qui pourrait expliquer l'arrivée d'un des leurs à l'école en cours d'année ? (question N°8).
  
Deuxième point : les cartes.
La classe de Dominique Bussien de Genève m'écrit :
"On voulait te dire que les cartes Pokémon sont démodées. Nous on trouve que les cartes YU-GI-YO sont plus belles et plus magiques."
D'accord. Je veux bien. Est-ce que vous connaissez tous ces cartes YU-GI-YO ? Y en a-t-il d'autres ? Des mieux ? Comment s'en sert-on ? Comme un jeu ? On les échange ? Où les achète-t-on ? Elles coûtent cher ? Tous les parents sont d'accord pour en acheter ? Et à l'école : on a le droit de les apporter et de jouer avec ? Au fait: qu'est-ce que ça veut dire des "cartes magiques" ? TOUT ça ce sera notre question N°9 !
  
Et un dixième petit travail pour la fois prochaine ! Un travail d'écriture, cette fois.
Voilà: le directeur a présenté GIPSY à la maîtresse et aux élèves. Celui-ci a pris place à un des bureaux. Plus tard, c'est FRANCINE (prénom peut-être provisoire) qui, la première, lui
adressera la parole. Alors essayez d'imaginer la - ou les toutes premières phrases- qu'elle lui dira.
D'accord ? (N° 10).
  
Vous allez me dire que je vous demande un sacré travail !
C'est exact ! Mais il faut savoir que d'écrire un livre, c'est un gros travail qui demande non seulement de l'imagination (des idées) mais de la réflexion, de la documentation et du temps!
  
  
A tout bientôt (dernier envoi des classes vendredi 7 février à 16h00) pour notre prochain point. Je vous embrasse.
  

  

PS: J'ai oublié de vous dire… il n'est pas utile de dessiner les personnages ou les décors. La mise en image est faite plus tard, par un illustrateur, quand le livre est entièrement écrit et finalisé. Dans l'immédiat, on se concentre donc sur l'invention de l'histoire et l'écriture. Ok ?
  


Pour obtenir un version imprimable (format PDF) du texte ci-dessus, clique ici.